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Manon Blanchais : "Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir inscrite aux sélections !"

24 NOV. 2022par Romain Vinot

Tout au long de l’année, le site weareballos vous propose de découvrir l’univers des ramasseurs de balles du Grand Chelem parisien à travers des interviews et portraits de l’équipe encadrante. Coordinatrice des ballos, Manon Blanchais (25 ans) évoque aujourd’hui son parcours, ses meilleurs souvenirs et détaille une journée type à Roland-Garros !

Manon, peux-tu nous parler de ton expérience de ramasseuse de balles à Roland-Garros ?

Mon aventure a commencé lorsque j’avais 14 ans. J’ai eu la chance de ramasser pendant trois ans à Roland-Garros, de 2011 à 2013 et de participer à la finale de l’édition 2012. J’ai vécu des moments précieux, fait de belles rencontres et il me semblait important de poursuivre et de partager mon expérience. En 2014, j’ai donc intégré le staff des ramasseurs en tant que coach, puis en tant qu’encadrante de 2015 à 2019. J’ai ensuite occupé le rôle de superviseuse en 2020 et 2021 et je suis aujourd’hui coordinatrice.

Manon Blanchais durant Roland-Garros 2011 - ©FFT

Quels souvenirs gardes-tu de ces années de terrain ?

Sur le plan personnel, la première année m’a beaucoup apporté. Je suis plutôt timide à l’origine et ça n’a pas été simple de me retrouver seule au milieu de 250 autres ramasseuses et ramasseurs ! Mais la bulle qui se forme autour de nous pendant trois semaines nous lie et nous permet de créer de belles amitiés rapidement. Les deux années suivantes ont été plus simples à aborder mais largement aussi intenses… Je me rappellerai probablement toute ma vie de ma première entrée sur le court Philippe-Chatrier en 2012 ou encore de la finale exceptionnelle reportée au lundi à cause de la météo.

Côté sportif, je me souviens notamment du quart de finale incroyable entre Jo-Wilfried Tsonga et Novak Djokovic (2012), durant lequel Jo nous demandait constamment du soutien quand on lui amenait sa serviette. Je me rappelle aussi de la victoire inattendue de Virginie Razzano contre Serena Williams. Malgré des crampes en fin de match, elle l’avait emporté en trois sets avec une superbe ambiance dans le stade. J’avais d’ailleurs eu le privilège de la raccompagner au vestiaire après sa victoire !

Manon Blanchais avec Rafael Nadal et les ramasseurs de la finale 2012 - ©Corinne Dubreuil / FFT

Ces différentes aventures ont-elles influencé ton parcours personnel ?

En parallèle de mon intégration dans l’équipe encadrante, j’ai entamé des études de STAPS sans forcément avoir un objectif professionnel arrêté. J’aime le sport et les sciences et je n’ai pas hésité à me lancer dans cette filière, qui m’a en plus permis de continuer d’officier à Roland-Garros. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que j’appréciais vraiment le fait de travailler avec les jeunes, d’encadrer, d’aider et de participer à la progression des ramasseurs sur le terrain.

Cela a sans aucun doute influencé mon parcours personnel puisque j’ai continué mes études en ce sens pour devenir professeure d’EPS. Je prends toujours autant de plaisir à accompagner les enfants à Roland, à voir les étoiles dans leurs yeux lorsqu’ils entrent sur le court et j’ai toujours autant de frissons quand je pénètre sur le Central. Ce nouveau rôle au sein d’une superbe équipe de quatre personnes me permet également d’avoir une autre vision du tournoi à travers des missions différentes.

Manon Blanchais devant le mur des ramasseurs de balles - ©FFT

Justement, en quoi consiste ce rôle de coordinatrice des ramasseurs de balles ? Peux-tu nous décrire une journée type pendant le tournoi ?

Notre journée débute par un briefing des encadrants, afin d’attirer leur attention sur certains points et d’orienter leur discours auprès des ramasseurs en fonction de ce qui a été observé la veille. Nous enchainons ensuite avec un briefing des ballos avant leur échauffement. Le "coordinateur terrain" veille à ce que tout soit prêt et en place pour assurer le bon déroulement des matchs. Il est en contact direct et permanent avec les encadrants et superviseurs d’une part ainsi qu’avec les "coordinateurs de bureau" d’autre part, pour faciliter les échanges d’informations et être en soutien si besoin.

Pendant ce temps, les coordinateurs au bureau continuent d’œuvrer au bon déroulement du tournoi en constituant les équipes de ramasseurs pour les journées suivantes. Les 250 ballos sont répartis chaque jour sur la quinzaine de courts en fonction de leur position, de leur expérience de la semaine et de leurs précédents horaires. Jusqu’à la fin des rencontres, nous gérons les remplacements des équipes du matin par celles de l’après-midi selon l’avancée des matchs.

En fin de journée, nous nous entretenons rapidement avec chaque superviseur pour avoir un retour et évoquer les points de vigilance, sur et en dehors des courts, toujours dans le but d’améliorer et d’optimiser le service. Nous procédons enfin à l’inscription des notes des enfants afin d’évaluer au mieux le niveau de ramassage de chacun.

Manon Blanchais et sa tenue de 2011 dans les tribunes du Court Philippe-Chatrier - ©FFT

Alors que les sélections pour l’édition 2023 se terminent bientôt, que dirais-tu aux enfants et adolescents qui hésitent encore à franchir le pas ?

Je leur dirai qu’à titre personnel, si c’était à refaire, je referais tout à l’identique ! Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir inscrite aux sélections des ramasseurs de balles durant l’été 2010. Aujourd’hui, j’ai la chance de réussir à combiner mon métier de professeure d’EPS avec cette belle mission et j’espère d’ailleurs un jour voir certains de mes élèves sur les courts !

# we_are_ballos

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