Les ballos de Roland-Garros… à l’Open de Chine !

Alexandre Carré : "Continuer de grandir et devenir plus responsable"

Tout au long de l’année, le site weareballos vous propose de plonger au cœur de l’univers des ballos de Roland-Garros, par le biais d’une interview d’un jeune ou d’un membre du staff. Aujourd’hui, découvrez le parcours inspirant d’Alexandre Carré, devenu encadrant en 2024 après avoir foulé la terre battue de la Porte d’Auteuil en tant que ramasseur ! Alexandre, quels souvenirs gardes-tu de ton expérience de ramasseur de balles ? J’ai officié en tant que ramasseur lors de l’édition 2018 de Roland-Garros. J’en garde un souvenir mémorable, des sélections jusqu’au dernier jour du tournoi. J’avais 12 ans et c’était un rêve pour moi de faire partie de cette grande aventure. Plusieurs très bons moments me viennent à l’esprit mais ma première rotation sur le Court Philippe-Chatrier en compagnie de joueurs prestigieux, ça reste quelque chose d’assez fou ! Grâce à cette expérience réussie, j’ai également pu participer à la dernière édition de la Coupe Davis dans son format original et la folle ambiance dans le stade m’a vraiment marqué. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’intégrer l’équipe encadrante des ballos ? Ce n’est pas bizarre de se retrouver "de l’autre côté" ? J’avais envie de poursuivre cette aventure magnifique en partageant mon expérience aux plus jeunes pour les encourager à se lancer. Je n’ai pas trouvé ça bizarre ou compliqué dans la mesure où six années ont passé entre ma vie de ramasseur et mon premier Roland-Garros en tant qu’encadrant. J’ai adoré accompagner les plus jeunes tout au long de leur journées Porte d’Auteuil. C’est une façon différente de vivre l’expérience mais tout aussi intéressante ! Comment as-tu fait pour accéder à ce poste et est-ce compatible avec une autre activité ? Dans un premier temps, j’ai formé des ramasseurs au sein de mon club afin qu’ils participent à notre tournoi avant d’être encadrant pour plusieurs compétitions régionales. A la suite de ces premiers pas, j’ai postulé à une offre de la FFT et j’ai décroché un entretien vidéo. Cette étape m’a permis d’exposer mes motivations mais aussi de prendre conscience des tenants et aboutissants de cette nouvelle mission. J’ai rencontré le staff lors des sélections parisiennes et à l’issue de ce processus, j’ai eu la chance de participer à mon premier "Roland" dans l’équipe encadrante au printemps dernier ! Parallèlement, je poursuis ma deuxième année d’études de commerce à Amiens. Quelles sont les qualités requises pour être un bon encadrant ? De mon point de vue, il faut avoir un très bon sens du relationnel, que ce soit avec le reste de l’équipe ou avec les ramasseurs. Si ce poste exige de l’autorité, il faut surtout être à l’écoute des jeunes pour pouvoir adapter notre discours à chacun. Et bien sûr, il faut toujours suivre les conseils des plus expérimentés pour pouvoir progresser ! Quelle est la journée type d’un encadrant à Roland-Garros ? Le matin, nous faisons un brief avec les coordinateurs dès notre arrivée au stade afin de transmettre les points importants de la journée à tous les ramasseurs. Une fois leur échauffement effectué – le "réveil du stade" comme on dit – nous prenons la direction du court attribué pour la journée. C’est l’occasion pour nous de donner quelques conseils mais surtout de motiver les ballos pour qu’ils se donnent à fond sur chaque rotation. Avant le début de chaque match, nous sommes en charge de préparer les bancs des joueuses et joueurs (serviettes, eau, fruits etc.) et pendant les rencontres, nous observons le ramassage dans le but d’effectuer des retours spécifiques à chaque ramasseur. En fin de journée, nous faisons un débrief global avec notre superviseur en abordant les points positifs ainsi que les éléments à améliorer pour le lendemain et les jours suivants ! Qu’est-ce que cette nouvelle aventure t’a apporté sur le plan humain ? Cette première mission m’a énormément apporté ! J’ai fait des rencontres géniales et l’ambiance était excellente au sein de l’équipe, c’est vraiment agréable d’évoluer dans une telle atmosphère. C’est aussi très enrichissant de pouvoir échanger avec de nombreux jeunes issus de différents milieux et de différentes régions. Cette aventure m’a vraiment permis de continuer de grandir et devenir plus responsable. Que dirais-tu a une personne qui souhaiterait faire partie de l’équipe d’encadrement des ramasseurs de balles de Roland-Garros ? Je lui dirais de se lancer sans hésiter, cette expérience est enrichissante aussi bien sur le plan professionnel que personnel ! Pour moi, c’est un moyen formidable de continuer à vivre l’aventure des ballos d’une manière tout aussi intéressante.

Samy Chafaï : "Ramasser à Roland-Garros est un privilège"

Dans la grande famille des ballos de Roland-Garros, il y a ceux qui connaissent le tournoi comme leur poche – à l’image de Laura et Gatien ou encore d’Axelle, devenue alternante au sein du service des ramasseurs –, et ceux qui s’apprêtent à plonger dans le grand bain à l’occasion de l’édition 2024. C’est notamment le cas de Samy Chafaï (14 ans), sélectionné à Aix-en-Provence et qui trépigne à l’idée de passer trois semaines (du 20 mai au 9 juin) sur les courts de la Porte d’Auteuil. Samy, pourquoi es-tu devenu ramasseur et comment a débuté cette grande aventure ? J’ai voulu devenir ramasseur parce que j’ai toujours aimé observer les joueurs de près lorsque j’étais spectateur ! Cette aventure a commencé du côté de Montpellier, où j’ai officié durant l’Open Sud de France 2023. J’ai notamment eu la chance de ramasser lors de la finale, remportée par Jannik Sinner. Ensuite, j’ai logiquement eu envie de participer à Roland-Garros, qui fait partie des quatre plus grands tournois du monde et qui est accessible parce qu’il se déroule en France. Comment s’est déroulé ton processus de sélection et de formation pour le Grand Chelem parisien ? Je me suis inscrit via le formulaire disponible sur le site We Are Ballos et j’ai participé à la sélection d’Aix-en-Provence qui a eu lieu le 8 octobre 2023. C’est une journée très intense et très stressante parce que tous les participants sont scrupuleusement observés. Nous voulons tous réussir donc il est nécessaire de rester sérieux et concentrés. A l’issue de cette première étape, j’ai été convié à un stage de formation de cinq jours que j’ai effectué à la Grande Motte, car je dépends de la région Occitanie. Nous étions beaucoup moins nombreux et je comptais sur mon expérience de ramasseur pour être retenu. J’étais un peu plus confiant sauf bien sûr le dernier jour au moment de l’annonce des résultats définitifs ! En mai prochain, tu vas donc officiellement devenir un ballos de Roland-Garros ! Qu’est-ce que ça représente pour toi ? Ramasser à Roland-Garros est un privilège ! Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre cette expérience. Assister à un match en étant sur le court, c’est magique et voir les meilleurs joueurs du monde sous cet angle, c’est incroyable. J’imagine ce tournoi comme un événement prestigieux, qui implique beaucoup de rigueur. Il y a toujours énormément de monde, c’est vraiment un lieu emblématique où se déroulent des matchs intenses devant un public passionné. J’ai vraiment hâte d’y être et de retrouver mes nouveaux amis, nous communiquons beaucoup ensemble depuis la fin du stage de formation. Nous avons déjà tous organisé notre voyage à Paris ! Est-ce que tu as déjà des envies ou des objectifs particuliers à réaliser pendant le tournoi ? Ce qui me ferait le plus plaisir, ce serait de pouvoir ramasser Rafael Nadal ! J’aimerais aussi encore être présent sur le court lors du week-end des finales… En tout cas, je veux me donner toutes les chances d’être performant pour continuer l’aventure des ramasseurs au Rolex Paris Masters et pourquoi pas à Roland-Garros 2025 ! Qu’est-ce que tu conseillerais aux jeunes qui rêveraient de vivre la même expérience que toi ? Je leur dirais d’y croire et de s’entraîner car le travail finit toujours par payer. Je leur souhaiterais bonne chance, en espérant pouvoir les croiser un jour à Roland-Garros !

Axelle Boucher : "J’apprends de nouvelles choses tous les jours !"

Roland-Garros 2024 : les sélections des ramasseurs en chiffres !

Laura et Gatien : "Chaque année de ramassage a été exceptionnelle"

Du tournoi ITF de Croissy-Beaubourg jusqu’au court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, Laura Legoût et Gatien Mussou nous racontent leur incroyable aventure de ramasseurs. Une expérience commune et des souvenirs inoubliables pour ces deux ballos de 16 ans, qui vivront un dernier grand moment ensemble, en 2024. Pouvez-vous nous détailler votre CV de ramasseurs de balle ? Laura : Notre aventure a commencé en Seine-et-Marne, durant plusieurs éditions du tournoi ITF de Croissy-Beaubourg. En 2019, nous nous sommes inscrits aux sélections de Roland-Garros et nous avons été retenus pour participer aux éditions 2020, 2021, 2022 et 2023. Durant cette période, nous avons également ramassé au Rolex Paris Masters. Nous étions ensemble avec Gatien durant tous ces tournois donc nous avons vraiment vécu une aventure commune ! Comment est née votre vocation pour le ramassage ? Gatien : Ma sœur a participé à l’édition 2017 de Roland-Garros et tous les soirs, elle me racontait ses journées. J’étais complètement émerveillé en l’écoutant et c’est pour cela que j’ai voulu devenir ramasseur à mon tour. Laura : Un de mes frères a également officié Porte d’Auteuil en 2017, en même temps que la sœur de Gatien ! Il m’a transmis cette envie de vivre cette expérience unique. De plus, en tant que passionnée de tennis, je voulais avoir cette chance d’être aux côtés des plus grandes joueuses et des plus grands joueurs du circuit et de participer à l’un des quatre plus grands tournois du monde. Quelles sont les qualités requises pour ramasser quatre ans de suite à Roland-Garros ? Laura : Je dirais que le plus important, c’est d’avoir l’esprit d’équipe. On forme vraiment une grande famille en tant que ramasseurs et il est primordial de s’entraider sur et en dehors des courts. Ensuite, évidemment, il faut essayer d’être le plus rapide et le plus discret possible sur le terrain, il faut toujours être à 200%, anticiper au maximum et se concentrer pour ne commettre aucune erreur. Gatien : Les qualités principales d’un ballos sont la concentration, le dynamisme, l’esprit d’équipe mais surtout, le SOURIRE ! Après avoir passé l’étape de la sélection, il faut performer sur le court et se démarquer des autres par son niveau de ramassage et sa bonne humeur. C’est à l’issue de Roland qu’on sait si on participera au Rolex Paris Masters. Mais même si ce n’est pas le cas, on peut quand même écrire une lettre de motivation pour intégrer l’équipe de RG l’année suivante. Avez-vous vécu la même expérience au cours de ces quatre années ou était-ce différent chaque saison ? Gatien : Pour moi, tous les tournois ont été extraordinaires mais aussi différents. J’ai gagné en expérience et en maturité à chaque édition, j’ai progressé année après année. La première fois, j’ai vraiment découvert le monde du ramassage et j’étais un peu stressé, notamment sur les grands courts. Je faisais partie des petits nouveaux mais lors des éditions suivantes, j’avais le statut d’ancien ! On vit différemment les trois semaines parce qu’on vise la perfection pour donner le bon exemple. Laura : Les gens pourraient croire qu’après quatre ans, on finit par se lasser ou s’ennuyer mais ce n’est absolument pas le cas. Chaque année de ramassage a été différente et exceptionnelle. Si on le pouvait, on referait Roland encore et encore ! J’ai vécu ce tournoi et le Rolex Paris Masters en tant que nouvelle puis en tant qu’ancienne, pendant et après la période de Covid, dans un stade presque vide ou totalement plein… On a même participé à la fameuse édition de septembre-octobre 2020 ! On a rencontré des personnes différentes tous les ans, elles nous ont appris de nouvelles choses et nous ont permis de grandir au fur et à mesure. Est-ce que vous avez constaté des évolutions dans l’exercice du ramassage et au sein de l’équipe encadrante durant cette période ? Gatien : Les éditions 2020 et 2021 ont été particulières, le stade était soit à huis-clos soit très peu fréquenté donc les ramasseurs se sentaient un peu privilégiés. Sur le terrain, nous n’étions que quatre ou six et il a fallu un temps d’adaptation car nous n’étions pas formés à cette situation. Ce n’est qu’à partir de 2022 qu’on a pu profiter d’un "vrai Roland-Garros", avec une ambiance incroyable et des sessions de soirée sous le toit du court Philippe-Chatrier. Quant à l’équipe, certains de mes camarades de première année sont devenus mes encadrants et mes premiers encadrants dirigent désormais le service ! Laura : C’est sûr qu’en quatre ans, il y a eu pas mal d’évolutions ! On a connu la mise en place du toit sur le court central et l’année prochaine, il y en aura un autre sur le court Suzanne-Lenglen. On a aussi ramassé le soir et la nuit, dans des tenues spéciales… Je retiens aussi que depuis 2022, les ramasseurs de la finale dames ne sont pas les mêmes que pour la finale hommes, ce qui permet à un maximum de jeunes de vivre cette opportunité incroyable. Justement, quel est votre plus beau souvenir à Roland-Garros ? Laura : En ramassant pendant quatre années consécutives, on a énormément de souvenirs, tous plus merveilleux les uns que les autres. C’est difficile de n’en choisir qu’un mais je dirais la demi-finale entre Novak Djokovic et Rafael Nadal en 2021. Il n’y a rien de plus exceptionnel que de ramasser durant un match opposant deux des plus grands joueurs de tous les temps, et de partager cette aventure avec nos meilleurs amis. Outre le niveau de jeu inégalable, le moment où le speaker Marc Maury a annoncé que les spectateurs pouvaient rester jusqu’à la fin malgré le couvre-feu était exceptionnel. Les spectateurs – qui assistaient certainement à l’un des plus grands matchs de l’histoire du tournoi – étaient persuadés qu’ils allaient devoir quitter le stade mais suite à l’annonce, tout le monde était tellement heureux… J’en ai encore des frissons ! Et pour couronner le tout, à la fin de la rencontre, nous avons appris que les 18 ramasseurs du dernier carré allaient également officier pendant les finales. J’ai pleuré de joie et de fierté, c’était un rêve qui se réalisait ! Gatien : Je pense que le souvenir le plus marquant était ma rencontre avec Novak Djokovic après son sacre en 2023. Partager un moment d’intimité avec un joueur aussi légendaire, c’est inoubliable. En plus, quelques mois plus tard, il m’a reconnu lors du Rolex Paris Masters ! En tant que ramasseurs parisiens, avez-vous eu l’opportunité d’héberger d’autres camarades pendant le Grand Chelem ? Gatien : En 2020, je n’avais pas pu accueillir de ramasseurs chez moi mais les années suivantes, cinq sont venus remplir la maison de bienveillance et de rires ! Nous avons évidemment beaucoup de points et d’intérêts communs et nous sommes tous devenus très proches. Laura : Oui, une, deux voire trois filles sont venues chez moi à chaque édition. C’est incroyable de pouvoir partager cette expérience avec d’autres ramasseuses. On a la même passion et ça s’est toujours très bien passé, à chaque fois nous nous sommes senties très proches en quelques jours, comme si on se connaissait toutes depuis une éternité ! Même si elle n’est pas totalement terminée, quel bilan dressez-vous de cette formidable aventure de ramassage ? Laura : Cette aventure a marqué ma vie, je ne l’oublierai jamais ! Elle m’a permis de renforcer mon esprit d’équipe, d’apprendre à me dépasser et à sans cesse progresser. Elle m’a fait grandir et mûrir, j’ai vécu les plus beaux moments de ma vie dans la grande famille des ballos. J’ai côtoyé des personnes exceptionnelles qui m’ont fait devenir la meilleure version de moi-même. J’ai vraiment fait les plus belles rencontres de ma vie grâce à cette magnifique aventure. Et ce n’est pas fini puisque j’ai eu l’immense plaisir d’être sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui se dérouleront en juillet prochain au stade Roland-Garros ! Gatien : Cette aventure restera à jamais gravée dans mon esprit, elle m’a marqué par ses valeurs intemporelles et universelles (l’amitié, le collectif, le surpassement de soi etc.). J’ai appris que rien n’était impossible avec de l’envie et de l’enthousiasme. Ces grands principes m’ont construit, régissent mes relations sociales et scolaires et me resserviront dans ma vie professionnelle. Être ramasseur est un rêve et je n’ai pas envie de me réveiller… Et ça tombe bien puisque je vais aussi faire les J.O en 2024 ! D’ailleurs, j’aimerais à l’avenir intégrer le staff des ramasseurs et continuer ce parcours avec un autre statut. Qui sait, peut-être que le ramassage deviendra mon métier ? Pour conclure, que diriez-vous à tous les jeunes qui rêvent de devenir ramasseurs de balles à Roland-Garros ? Laura : De foncer, de se donner vraiment à fond et de s’entraîner pour mettre toutes les chances de leur côté, pour ne rien regretter. Et si jamais ils ne sont pas pris mais qu’ils ont la possibilité de retenter leur chance, il faut qu’ils réessaient. Il ne faut jamais abandonner, il faut toujours persévérer, parce qu’ils vont vivre la plus belle aventure de leur vie ! Pour ceux qui sont sélectionnés, il faut profiter un maximum, parce qu’ils ne peuvent pas imaginer à quel point les trois semaines à Roland passent à vitesse grand V. Gatien : Mon conseil aux jeunes qui ont l’ambition de devenir ramasseurs, c’est de faire d’autres tournois avant de se lancer dans les sélections de Roland-Garros. C’est très formateur et ça leur permettra d’avoir une longueur d’avance sur les autres car les sélections sont très compliquées. J’aimerais leur dire de se donner à fond et de s’entraîner dès qu’ils le peuvent afin de participer à ce tournoi magnifique. Il faut profiter de cette expérience inoubliable, exceptionnelle et fabuleuse !

Roland-Garros 2026 : les inscriptions sont ouvertes !

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